Restauration
Réparation de jeux
de cartes et de boites
Alors que la restitution consiste en
une création à partir d'ancien, la restauration se concentre
sur la réparation à même l'objets. Plus délicate, car l'erreur n'est
pas permise, cette opération permet de redonner une nouvelle jeunesse à
des jeux de cartes qui ne peuvent généralement plus être utilisés. Pour
demander une restauration d'un de vos jeux de cartes, exposez votre besoin en joignant des photos des cartes ou des boites à restaurer.
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Note : Il est important de préciser que même si la restauration permet de compléter un tarot ou de réparer des parties manquantes aux cartes ou à leur boite, l'objet n'est jamais parfaitement remis à neuf : les réparations restent généralement identifiables et ont essentiellement pour rôle d'atténuer les défauts dus au temps et à l'usage. |
Plus encore que la face, le dos des cartes se doit
d'être uniforme sur l'ensemble d'un paquet, qu'il soit destinée à la
divination ou au jeu : on ne doit pas pouvoir identifier les cartes à
une différence du motif. Il convient donc d'effacer les tâches et de
reconstituer les parties manquantes. en pratiquant une greffe ou en
redessinant le motif avec des encre indélébiles. Bien que le résultat
laisse percevoir la restauration, celle-ci donne à l'ensemble du jeu
une bonne homogénéité.
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Le dos de cette carte d'un
tarot Dulora d'époque avait une déchirure sur sa
partie supérieure. La partie manquante a été reconstituée à l'encre indélébile.
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Les premières boites de tarots et d'oracles étaient à
tiroir. Particulièrement élégantes, elles avaient toutefois une
faiblesse : à force de tirer sur les deux parties du tiroir, le fond se
détachait. Réparées à la va-vite par les précédents
propriétaires, ces boites méritent qu'on leur redonne leur aspect
original ainsi qu'une solidité à l'épreuve de leur nouvelle
utilisation. Lorsque l'on dispose du
fond original, il convient généralement de le nettoyer (délicat retrait
de
l'adhésif pour ne pas déchirer le revêtement externe
du papier-cuir) et de coller
soigneusement le fond sur le cadre de la boite pour qu'il tienne
définitivement. Si le fond vient à manquer, on peut en recréer un à
partir de carton provenant d'autres boites de la même époque.
Différents effets de papier étaient utilisés et au delà de la teinte,
il est essentiel d'en trouver un très proche par son relief, selon
qu'il s'agit de papier-cuir ou de papier-tissus. Partant de cette
pièce, elle peut ensuite être découpée en recréant les échancrures
nécessaires à son intégration dans le cadre de la boite.
C'est, bien
évidemment, l'opération la plus longue du procédé et la plus délicate,
car il faut retirer les parties de carton gris qui est assez épais,
sans atteindre le papier en dessous (ci-contre rose) qui risquerait de
céder sur un coup un peu trop violent. Une fois la pièce réalisée, ont
peut alors la coller pour retrouver la boite d'origine. Une
dernière étape peut alors s'appliquer, consistant à teindre les
griffures blanches pour estomper totalement les effets du
vieillissement. Personnellement, je ne le recommande pas, car cette
patine fait partie du charme de l'objet.
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Le cadre de la boite, non
maintenue par son fond, s'est écrasé (à gauche). Redressé, il tient
désormais solidement (à droite) ce qui permet de lui apposer son
nouveau fond.
Cette pièce de carton provenant
d'une autre boite de la même époque a été travaillée pour correspondre
parfaitement à son nouvel emplacement.
Le nouveau fond redonne à cette
ancienne boite sa structure d'origine et la rend pleinement fonctionnelle.
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La fabrication d'une carte manquante se fait comme
pour la fabrication d'un jeu, généralement par triple contre-collage.
La principale difficulté vient en amont lors de la restitution de
l'image, car celle-ci doit se fondre au mieux dans l'ensemble du
paquet. Pour cette raison, la partie la plus délicate est le calibrage
des couleurs qui se fait par impressions successives sur différents
papiers jusqu'à obtention d'un résultat le plus proche. Lorsque la face
et le dos obtenus se fondent au mieux avec le jeu
original, ceux-ci sont alors contre-collés à l'ancienne. Le
choix du papier pour l'âme est essentiel, afin d'offrir une
bonne
opacité, ainsi qu'un claquant et une épaisseur proches de
celui du jeu original.
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Cet as de trèfle a
été reconstitué pour un jeu de piquet. Des essais successifs
de colorimétrie permettent de retrouver le même blanc que celui du fond
original.
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À défaut de disposer de l'emballage d'époque, on peut compléter
son tarot avec une boite à tiroir réalisée selon la technique de
fabrication d'origine. Le corps est constitué de carton gris très fort,
recouvert d'un revêtement de papier-tissus ou de papier-cuir de la
teinte souhaitée. Les deux éléments de la boite sont conçus pour
s'emboiter parfaitement afin que la glissière se fasse en douceur. Pour
compléter ce facsimilé, une reproduction de l'illustration d'origine
est appliquée sur la partie extérieure, parfaitement tendue, ou avec un
léger effet froissé (voir ci-contre).
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Cet ancien tarot de Marseille de Grimaud retrouve une boite qui convient à son image.
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